DE LA NÉCESSITÉ D’ÊTRE INSTRUIT SUR LES PRINCIPAUX MYSTÈRES

 

Si la connaissance des mystères de la sainte Trinité, de l’Incarnation et de la Rédemption n’est pas absolument nécessaire de nécessité de moyen pour être sauvé, comme l’ont prétendu certains théologiens, on doit cependant admettre qu’elle est indispensable pour la réception des Sacrements. C’est une doctrine si constante dans l’Église que le Souverain Pontife Innocent XI a condamné la proposition contraire. La raison de cette vérité est que ces mystères sont la base et le fondement de notre foi ; il est donc d’une nécessité indispensable à tout chrétien de les savoir, et d’en avoir, non pas seulement une foi implicite, comme à l’égard de bien des points de notre religion, que tout le monde n’est pas obligé de savoir en particulier, et qu’il suffit de croire d’une foi générale, en croyant tout ce que I’Église enseigne ; mais il faut qu’on ait de ces trois mystères une foi explicite, c’est-à-dire, qu’on en ait une connaissance express et particulière. Cependant on trouve bien des personnes, non seulement dans les campagnes, mais même à la ville, qui les ignorent totalement, et on en voit très peu qui les sachent parfaitement, parce qu’on s’imagine que c’est aux enfants qu’il faut faire ces explications. Il est vrai qu’on doit commencer de bonne heure à expliquer ces mystères, puisqu’il est absolument nécessaire de les savoir ; mais, comme ces grands mystères sont tout ce qu’il y a de plus difficile à bien connaître dans notre religion, il ne suffit pas de les avoir appris dans la jeunesse, il faut les étudier, les méditer, les approfondir tout le temps de la vie. Il est également certain qu’on ne peut recevoir dignement aucun Sacrement, à l’âge de raison, sans la connaissance de ces divins mystères ; de sorte qu’un confesseur ne doit et ne peut donner l’absolution à une personne qui les ignore, et qu’on doit recommencer, comme invalides, les confessions que l’on aurait pu faire sans en avoir été suffisamment instruit. Quand on connaît les mystères fondamentaux de notre foi, tout le reste de la religion est aisé à comprendre ; mais on ne peut entendre les autres vérités qu’on ne soit instruit de celles-là ; parce que toutes les autres en dépendent.

 

DE DIEU ET DE SES PERFECTIONS

Qu’est-ce que Dieu ?

Dieu est l’être suprême qui est au-dessus de tout, l’être incréé qui a tout fait, l’être indépendant qui subsiste par lui-même, en qui tout subsiste, et de qui tout dépend ; Dieu est le créateur et le conservateur de toutes choses, et le souverain maître de tout l’univers, à qui appartiennent la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles ; Dieu est un esprit infiniment parfait : un esprit, c’est-à-dire une substance simple, incorporelle, et intellectuelle : simple, parce qu’il n’est point composé de plusieurs parties, comme le sont les choses matérielles que nous voyons ; incorporelle, parce qu’il n’a point de corps ni de membres ; intellectuelle, qui pense et qui raisonne, ayant un entendement et une volonté comme notre âme, qui est faite à l’image de Dieu, et qui est aussi un esprit, c’est-à-dire une intelligence qui pense et qui raisonne, qui aime et qui veut, mais d’une manière imparfaite, parce que c’est un esprit fini et borné, au lieu que l’Esprit de Dieu, étant infini, pense à tout, connaît tout, voit tout, sait tout, pourvoit à tout, aime tout le bien, et hait tout le mal.

 

DES PERFECTIONS DE DIEU

Quelles sont les perfections de Dieu ?

Dieu a toutes les perfections, et il les possède toutes dans un degré infini. Dieu est éternel, il a toujours été, il n’a jamais eu de commencement, et n’aura jamais de fin ; Dieu est immense, il est partout, il remplit tout l’univers de sa présence ; Dieu est immuable, il est toujours le même, il ne change point ; Dieu est tout-puissant ; il peut tout ; Dieu est infiniment sage, il gouverne tout ; Dieu est infiniment grand, tous les rois de la terre ne sont rien devant lui ; Dieu est infiniment bon et libéral, il donne tout, et il se donne lui-même à ses créatures ; Dieu est infiniment miséricordieux, il pardonne aux plus grands pécheurs ; s’ils se convertissent sincèrement ; Dieu est infiniment saint, il aime la vertu et il déteste le péché ; Dieu est infiniment juste, il récompense les bons par une félicité éternelle dans le ciel, et il punit les méchants par une éternité de supplices dans l’enfer.

Quelle est la manière d’honorer les perfections de Dieu ?

1° On honore les perfections de Dieu en général en les adorant, en les aimant, et en les imitant.

2° On honore sa majesté souveraine en l’adorant ; sa grandeur en s’humiliant ; sa bonté en l’aimant ; sa libéralité en le remerciant de ses bienfaits ; sa sainteté en évitant le mal et en faisant le bien ; sa justice en le craignant ; sa miséricorde en s’y confiante ; sa providence en s’y abandonnant ; son immensité en conservant toujours le sentiment de sa divine présence.

 

DE L’UNITÉ DE DIEU

Peut-il y avoir plusieurs Dieux ?

Non, il ne peut y avoir qu’un seul Dieu, parce que Dieu est l’être suprême, le maître souverain de toutes choses, et indépendant ; or, s’il y en avait deux ou plusieurs, ou ils seraient égaux, ou l’un serait supérieur à l’autre : s’ils étaient égaux, aucun ne serait Dieu, puisque Dieu doit être au-dessus de tout et sans égal ; si l’un était supérieur à l’autre, celui qui serait inférieur ne serait point Dieu, puisqu’il dépendrait de l’autre.

 

[suite] Le mystère de la sainte Trinité

 

Table de l'Exposition des principaux mystères de la foi

 

Home Page