DU MYSTÈRE DE LINCARNATION,
QUI EST LE SECOND MYSTÈRE FONDAMENTAL DE NOTRE RELIGION
Quentendez-vous par le mystère de lIncarnation ?
Jentends que " le Verbe sest fait chair et quil a habité parmi nous ", comme le dit saint Jean dans le premier chapitre de son évangile ; cest-à-dire que le Fils de Dieu qui était de toute éternité dans le sein de son Père, étant Dieu comme lui, ayant la même nature que lui, a bien voulu, pour lamour de nous, se faire homme dans le sein de la sainte Vierge en prenant la nature humaine et en lunissant à sa personne divine. Ainsi, le mystère de lIncarnation consiste dans lunion de la nature humaine avec la nature divine dans la personne du Fils de Dieu.
Jésus-Christ était donc déjà avant que de se faire homme ?
Oui, il était de toute éternité dans Dieu ; voilà pourquoi on lappelle le Verbe éternel, cest-à-dire la pensée et la parole du Père, qui a toujours été dans son entendement, ou le Fils de Dieu, parce quil est engendré de Dieu ; et depuis quil sest fait homme on lappelle Jésus-Christ ou le Verbe incarné. Jésus-Christ a donc toujours été comme Dieu, et il a eu un commencement comme homme. Lorsque les Juifs lui disaient ; Vous navez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham ? , il leur répondit : Avant quAbraham fût, jétais déjà.
Combien Jésus-Christ a-t-il de générations ou de naissances ?
Deux, la génération divine et éternelle, par laquelle il est engendré de toute éternité dans le sein du Père éternel, et la génération humaine et temporelle, par laquelle il a été engendré dans le temps dans le sein de la sainte Vierge. Par la génération divine il reçoit la nature divine, et il est Dieu comme le Père ; par la génération humaine, il a reçu la nature humaine, et il est homme comme nous : ainsi il est Dieu et homme tout ensemble ; et comme il a toujours eu la nature divine, il a toujours été Dieu ; et comme il na pas toujours eu la nature humaine, il na pas toujours été homme, ayant commencé à être homme depuis le moment de son Incarnation.
Quentendez-vous lorsque vous dites que le Fils de Dieu a pris la nature humaine ?
Jentends quil a pris la nature de lhomme, cest-à-dire, un corps et une âme comme les nôtres, un corps de chair et dos, un corps passible et mortel, sujet à la fin, à la soif, à la douleur, une âme comme les nôtres, ayant les mêmes facultés que les nôtres ; un entendement et une volonté. En un mot, le Fils de Dieu en se faisant homme a pris tout ce qui est essentiel à lhomme, et il est devenu en tout semblable à nous, excepté le péché, lignorance et la concupiscence qui sont une suite du péché.
Peut-on prouver par lécriture que le Fils de Dieu a pris un corps et une âme semblables aux nôtres ?
Oui, et 1°, quant à lâme, Jésus-Christ dit lui-même : " Mon âme est triste jusquà la mort... Mon Père, je remets mon âme entre tes mains, etc. ". 2° Quant au corps, pour prouver la vérité de sa résurrection à ses Apôtres, qui pensaient voir un fantôme, il leur montrait ses pieds et ses mains, en disant : " Voyez et touchez... Les esprits nont ni chair ni os, comme vous voyez que jai ". Si Jésus-Christ navait pas eu un vrai corps et une vraie âme, il naurait pas été homme, et il naurait pas souffert, il naurait pas versé son sang pour nos péchés, et il ne serait pas mort, puisque la mort est la séparation de lâme et davec le corps.
Si Jésus-Christ a pris dans la nature humaine une âme ayant les mêmes facultés que les nôtres, il a donc deux esprits, deux entendements, deux volontés comme il a deux natures ?
Oui, Jésus-Christ a deux entendements, deux volontés : lentendement divin et lentendement humain, la volonté divine et la volonté humaine. Cest pour cela quil disait dans le jardin des Oliviers : " Mon Père, que votre volonté soit faite, et non la mienne ". Il parlait alors de sa volonté humaine. Or, Jésus-Christ comme homme a une autre volonté que son Père ; et comme Dieu il a la même, parce que les trois personnes nayant quune même nature divine ont la même volonté divine.
Le Fils de Dieu se faisant homme a-t-il cessé dêtre Dieu, ou sest-il fait quelque changement en lui ?
Non, il a toujours été Dieu après lIncarnation comme auparavant, sans quil se fît en lui le moindre changement, puisquétant Dieu il est immuable ; en se faisant homme il na perdu aucune des perfections divines quil avait ; il a seulement pris la nature humaine quil navait pas, et cette nature na rien augmenté ni diminué de ses perfections.
Le Fils de Dieu est-il sorti du sein de son Père, et a-t-il quitté le ciel quand il est descendu sur la terre pour se faire homme ?
Non, il était au ciel et sur la terre tout à la fois ; il était dans le sein de son Père et dans le sein de la Vierge ; et ces expressions de lévangile, " Je suis sorti de mon Père et je suis venu dans le monde " ne signifient autre chose, sinon que le Fils de Dieu sest véritablement fait homme, quil a paru sur la terre, et conversé avec les hommes, mais de manière quil na pas quitté son Père, ni cessé dêtre avec lui dans le ciel, puisquil dit lui-même : " Personne nest monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, à savoir, le Fils de lhomme qui est dans le ciel ".
QUIL NY A QUUNE PERSONNE EN JÉSUS-CHRIST
Y a-t-il aussi deux personnes en Jésus-Christ comme il y a deux natures ?
Non, cest une hérésie condamnée par lÉglise dans le troisième concile général, qui est celui dEphèse, de dire quil y ait deux personnes en Jésus-Christ, et si cela était il ny aurait plus dIncarnation, le Fils de Dieu ne se serait pas fait homme, mais seulement il se serait uni à un homme, comme il sunit à nous dans la Communion. La nature humaine de Jésus-Christ naurait pas subsisté dans la personne divine, mais dans une personne humaine. Ainsi les souffrances de cette nature nauraient pas été dun prix infini, ne venant que dune personne humaine ; et la mort et le sang de Jésus-Christ ne nous auraient pas rachetés, parce que ce naurait été que la mort et le sang dun homme, et non pas dun Dieu ; la sainte Vierge ne serait pas non plus la mère de Dieu. Voici donc en quoi consiste ce grand mystère de lIncarnation, qui est le fondement de celui de la Rédemption et de toute notre religion : cest quen ce que le corps et lâme que le Fils de Dieu a pris dans le sein de la sainte Vierge ont été privés de leur subsistance naturelle, qui aurait dû être une personne humaine, pour subsister dans la personne divine du Fils de Dieu, de sorte que ce corps et cette âme nappartiennent point à un homme, mais à Dieu même, nayant dautre subsistance que celle de la personne du Fils de Dieu, à laquelle ils ne sont pas seulement unis moralement par la grâce, comme lâme dun juste est unie à Dieu, mais personnellement, substantiellement. Et il sensuit que la nature humaine de Jésus-Christ, étant ainsi unie immédiatement avec la personne du Fils de Dieu, qui se lest appropriée et qui la rendue sienne, appartenant à un Dieu, a des mérites infinis dans des actions mêmes finies, parce quelle tire son mérite de la personne en qui elle subsiste. Or, la personne en qui elle subsiste est une personne divine et infinie. Par conséquent les mérites des actions et des souffrances de la nature humaine de Jésus-Christ sont dun prix infini ? Cest pour cela que la moindre des actions du Sauveur, une seule goutte de son sang, était plus que suffisante pour racheter tout lunivers, parce que cette action était laction dun Dieu, puisque cest à la personne que se rapporte tout ce que fait la nature qui est conduite et gouvernée par la personne. Ainsi on peut dire : " Dieu a souffert, Dieu est mort ". Car, quoique ce fût dans la nature humaine que Jésus-Christ souffrait et selon cette nature quil mourait (la nature divine étant impassible et immortelle) ; on doit attribuer à la personne divine tout ce que la nature humaine faisait et tout ce qui se passait en elle, la nature humaine ne subsistant pas par elle-même, mais dans la personne du Verbe qui la gouvernait, au lieu que sil y avait eu deux personnes en Jésus-Christ, une personne divine et une personne humaine, ceût été la personne humaine qui aurait souffert, et non la divine. Ce serait un homme qui serait mort, et non un Dieu ; ainsi il naurait pu nous sauver, parce quil naurait pas eu des mérites infinis.
Comment peut-on encore faire comprendre autrement quil ny a quune personne en Jésus-Christ ?
Cest que le Verbe éternel, le Fils de Dieu qui était dans lEsprit du Père, est le même qui est descendu dans le sein de la sainte Vierge, et qui est le Fils de la sainte Vierge. Dans Jésus-Christ il ny a pas deux Fils, dont lun soit Fils de Dieu et lautre Fils de Marie ; mais le même est Fils de Dieu et de Marie. Dans Jésus-Christ il ny a pas deux personnes, dont lune soit Dieu et lautre homme, mais une seule personne qui est Dieu et homme tout ensemble, un Dieu fait homme.
DES DEUX NATURES DANS JÉSUS-CHRIST
Ne peut-on pas dire quaprès lIncarnation du Fils de Dieu il ny a
plus quune nature en Jésus-ChrisT ?Cest une hérésie condamnée par le quatrième concile général, qui est de Chalcédoine. Il est de foi quil y a deux natures en Jésus-Christ, comme il est de foi quil ny a quune personne, savoir, la nature divine, qui est la nature de Dieu, lesprit infini de Dieu, et la nature humaine, qui est la nature de lhomme, un corps et une âme ; et ces deux natures subsistent sans mélange et sans confusion dans la même personne, conservant chacune leurs propriétés essentielles.
Quelle différence y a-t-il entre le mystère de la Trinité et celui de lIncarnation ?
Cest que, dans le mystère de la Trinité, une nature subsiste en trois personnes, et dans le mystère de lIncarnation, deux natures subsistent dans une personne.
Pourquoi dites-vous que ces deux natures subsistent sans mélange et sans confusion ?
Cest-à-dire quelles nont point été changées ni confondues lune avec lautre, mais que la nature divine est toujours demeurée divine comme elle était avant lIncarnation, et que la nature humaine na point été changée en divine, puisquil est impossible que ce qui nétait pas Dieu dabord puisse le devenir. Il est vrai que la nature humaine a été infiniment élevée, puisquelle a été unie à la nature divine dans la personne du Fils de Dieu ; mais elle a cependant toujours, dans cette sublime élévation, conservé ce qui lui est essentiel.
Quelles sont les propriétés différentes des deux natures de Jésus-Christ ?
La nature divine est éternelle, et la nature humaine est temporelle ; la nature divine est infinie et la nature humaine est finie ; la nature divine est immense, habite en tout lieu, et la nature humaine est seulement au ciel et dans le Saint-Sacrement de lautel ; la nature divine est impassible et immortelle, et la nature humaine est passible et mortelle, etc.
Y a-t-il aussi en Jésus-Christ deux sortes dopérations et dactions ?
Oui : les opérations qui procèdent de la nature divine, comme de ressusciter les morts, changer leau en vin et le pain en son corps, pardonner les péchés, donner la grâce, etc., sont des opérations divines ; et celles qui procèdent de la nature humaine, comme de boire et de manger, marcher, souffrir, travailler, etc., sont des opérations humaines.
Ces propriétés et ces opérations différentes conviennent-elles à Jésus-Christ ?
Oui : puisque ces deux natures lui appartiennent et subsistent en lui, on peut lui appliquer tout ce qui est essentiel à lune et à lautre. Ainsi, on peut dire de Jésus-Christ quil est éternel et quil est né dans le temps : éternel selon la nature divine, et né dans le temps selon la nature humaine. On peut dire de Jésus-Christ quil est impassible et immortel, quil a souffert et quil est mort, quil est égal à son Père et que son Père est plus grand que lui. On peut dire plusieurs autres choses qui paraissent contraires et qui sont cependant très vraies, selon les différents rapports de ces deux natures ; car on attribue à la personne tout ce qui convient à la nature, parce que cest la personne qui gouverne la nature.
Y a-t-il une comparaison capable de nous faire comprendre, dune certaine manière, lunion des deux natures de Jésus-Christ dans lunité de sa personne divine ?
Cest celle de notre corps et de notre âme. Car de même que notre corps et notre âme, qui sont deux choses bien différentes, lune étant spirituelle, lautre matérielle, lune étant simple, lautre composée, sont cependant unies lune à lautre dans une seule personne, ainsi la nature divine et la nature humaine, quoique infiniment distantes lune de lautre, sont néanmoins unies dans une même personne qui est Jésus-Christ. Et comme, après lunion de notre corps et de notre âme, ces deux choses subsistent sans mélange et sans confusion, de sorte que notre corps reste toujours corps, et notre âme toujours esprit, ainsi, dans Jésus-Christ, après lunion des deux natures, la divine est toujours divine, et lhumaine est toujours humaine.
Le Père et le Saint-Esprit se sont-ils faits hommes, et ont-ils souffert comme le Fils ?
Non. Cest le Fils seul qui sest incarné et qui a uni la nature humaine à sa personne, et qui se lest appropriée. Ainsi on ne peut pas dire que le Père ou le Saint-Esprit se soient faits hommes, ni quils soient morts. Il est vrai que, comme les trois personnes sont inséparables, étant toujours lune avec lautre et lune dans lautre, le Père et le Saint-Esprit ont toujours été avec le Fils ; et cest pour cela que Jésus-Christ disait lui-même : " Je ne suis pas seul, mon Père est avec moi ", et ailleurs, " Je suis dans mon Père et mon Père est dans moi ". Cest pour la même raison quon reçoit les trois personnes dans la sainte Communion.
Les trois personnes ont-elles également concourues à former la nature humaine dans le sein de la Vierge ?
Oui, mais il ny a que le Fils qui se la soit appropriée, en lunissant à sa personne, qui est distinguée de celle du Père et du Saint-Esprit.
Quand le mystère de lIncarnation sest-il accompli ?
Environ quatre mille ans après la création du monde, le jour de lAnnonciation, aussitôt que la sainte Vierge eût répondu à lange Gabriel qui lui annonçait ce mystère : " Je suis la servante du Seigneur, quil me soit fait selon votre parole ". Dans le même instant, les trois personnes de la sainte Trinité formèrent dans son sein un corps parfait et un âme parfaite ; et dans le même moment ce corps et cette âme furent unis à la personne du Fils de Dieu, pour nen être jamais plus séparés.
QUALITÉS DE JÉSUS-CHRIST
Quelles sont les qualités de Jésus-Christ ?
Comme Jésus-Christ est Dieu et homme tout à la fois, et quil est aussi le Rédempteur des hommes, il y a des qualités qui lui conviennent comme Dieu, dautres comme homme, et dautre comme Rédempteur des hommes.
Comme Dieu, Jésus-Christ est le Fils de Dieu, la Sagesse incréée, le Verbe éternel, cest-à-dire la pensée et la parole intérieure de Dieu, qui a toujours été dans son entendement ; il est limage substantielle du Père, qui représente et qui renferme essentiellement sa nature et ses perfections ; il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, et le Créateur et Conservateur de toutes choses.
Comme homme, Jésus-Christ est Fils de lhomme, Fils de David ; il est notre frère, notre ami, notre modèle ; il est le serviteur de Dieu, lAgneau de Dieu, à cause de son extrême douceur, il se nomme même dans lécriture, par rapport aux opprobres et aux ignominies de sa Passion, un ver de terre, un homme de douleurs, lopprobre et labjection du peuple.
Comme Rédempteur des hommes, il est le Messie annoncé par les Prophètes, il est le Sauveur du monde, parce quil la délivré du péché et du démon ; il est la lumière du monde, parce quil la éclairé par sa doctrine ; il est la vie, cest-à-dire lauteur et le principe de la vie surnaturelle de la grâce, sans laquelle une âme est morte aux yeux de Dieu ; il est notre Roi, parce quil règne dans nos curs ; il est lépoux des âmes, parce quil sunit à elles.
Jésus-Christ est aussi notre Prêtre et notre Victime, parce quil sest offert en sacrifice pour nous sur la croix, et quil soffre encore tous les jours sur nos autels ; il est notre Avocat auprès de Dieu, parce quil intercède pour nous ; il est notre Médecin, parce quil connaît toutes les maladies spirituelles de nos âmes, et quil peut lui seul les guérir ; il est notre Pasteur, parce quil nous conduit et nous nourrit de sa parole et de son sang ; il est le fondement de notre religion, puisquil la établie ; il est le Chef de lÉglise, parce quil la gouverne.
RÉFLEXIONS MORALES SUR LE MYSTÈRE DE LINCARNATION
Quelles réflexions pouvons-nous faire sur le mystère de lIncarnation ?
Ce mystère, quand on le médite avec attention, nous fournit un fonds inépuisable de réflexions les plus propres à nous édifier. Il y a des saints qui ont passé toute leur vie dans la contemplation de ce mystère. Saint Paul en était si touché quil nen parlait quavec admiration ; il lappelait le grand mystère de la bonté de Dieu. Le Cardinal de Bérulle, mort en odeur de sainteté, eut toute sa vie une dévotion singulière envers cet auguste mystère, et il en a parlé admirablement dans un livre quil a fait sur ce sujet, et qui porte pour titre, Les Grandeurs de Jésus.
1° Le mystère de lIncarnation nous fait connaître la bonté infinie de Dieu envers les hommes. " Cest ainsi que Dieu a aimé le monde ", sécriait saint Jean dans le transport de sa reconnaissance, " jusquà lui donner son Fils unique ".
2° Il nous montre quelle a été limmense charité du Fils, " qui, étant dans la forme de Dieu son Père, a bien voulu sanéantir pour prendre la forme de lesclave ", pour nous tirer de lesclavage du démon, et pour nous procurer lavantage de devenir enfants de Dieu.
3° Combien dexemples le Fils de Dieu ne nous donne-t-il pas dans ce mystère ! Exemples dhumilité, exemples dobéissance, exemples de pauvreté, de douceur, de patience, etc. Un Dieu anéanti, un Dieu-Homme, un Dieu enfant, un Dieu pauvre et couché sur un peu de paille ! Quel fonds de réflexions ! Quand une âme considère tout cela, quelle médite tout cela, elle est ravie dadmiration à la vue de tant de merveilles quelle découvre toujours de plus en plus. En approfondissant ce mystère elle se sent touchée et pénétrée du plus vif sentiment de reconnaissance ; elle est tout embrasée damour à la vue de la bonté infinie dun Dieu fait homme pour sauver les hommes.
CE QUON DOIT FAIRE APRES AVOIR ÉTÉ INSTRUIT SUR LE MYSTÈRE DE LINCARNATION
Que doit-on faire quand on a eu le bonheur davoir été instruit sur le mystère de lIncarnation ?
On doit faire à peu près ce que nous avons dit au sujet de la Trinité :
1° Remercier Dieu de nous avoir manifesté ce mystère ;
2° Le croire fermement ;
3° Adorer avec le plus profond respect les anéantissements du Verbe incarné ;
4° Méditer et admirer toutes les merveilles qui sont cachées en lui ;
5° Être pénétré dune extrême reconnaissance envers le Père éternel qui nous donne son Fils, et envers le Fils qui vient de revêtir des infirmités de notre nature pour la guérir, et envers le Saint-Esprit, par la vertu et lopération duquel ce grand mystère a été accompli ;
6° Avoir une tendre dévotion envers la sainte enfance de Jésus-Christ et sa sainte Mère, honorant surtout en elle la glorieuse qualité de Mère de Dieu, qui lélève au-dessus des Anges, et inspirer cette dévotion aux autres ;
7° Imiter les exemples dhumilité, de pauvreté, de patience, de charité et de mortification que Jésus-Christ nous donne dans sa naissance et son enfance ;
8° Enfin, enseigner ce mystère à ceux qui lignorent.
[suite] Du mystère de la Rédemption
Table de l'Exposition des principaux mystères de la foi