Partie III

Instructions pratiques

 

1. Instruction sur le sacrifice de la Messe

2. Prières durant la sainte Messe

3. Prières après la sainte Messe

4. Pratiques pour la confession

5. Instruction pour la Communion

6. Ce qu’on doit faire pour s’exciter à une vraie dévotion avant de communier

7. Après la Communion

8. Ce qu’on doit faire après la Communion pour demeurer uni à Dieu et persévérer dans la grâce

9. Saintes résolutions qui renferment en abrégé les principes et les règles d’une vie chrétienne

10. Indulgences

11. De la dévotion envers les saintes âmes des enfants morts après le baptême

12. Prière pour honorer et invoquer les saints enfants morts dans l’innocence baptismale

 

13. VÊPRES DU DIMANCHE

On doit assister aux Vêpres avec un esprit de zèle et de ferveur, ayant le cœur rempli d’un saint désir de louer Dieu et de l’adorer, de le bénir et de la remercier. On doit se recueillir et se préparer auparavant, selon ces paroles de l’écriture : " Avant la prière préparez votre âme de peur que vous ne soyez comme un homme qui tente Dieu ". Pour entrer dans cet esprit de ferveur et de dévotion qu’on doit apporter à ce saint office, on peut se représenter comment les Anges et les Saints dans le Ciel, prosternés devant le trône de la Majesté divine, publient ses louanges en s’écriant sans cesse : " Saint, saint, saint. Alléluia. Louez le Seigneur ; gloire, bénédiction, salut, hommage et adoration soient rendus à jamais au Roi immortel des siècles, qui a été, qui est, et qui sera éternellement " ; puis, faire réflexion que ce Dieu si grand et si saint, que les anges adorent en tremblant, est aussi réellement présent sur nos autels que dans le ciel. Ainsi une âme chrétienne, pénétrée de ces considérations, se sent animée [Le texte a  " aimée ", ce qui semble être une coquille. Note de l’éditeur] et brûlante d’une sainte ardeur de louer Dieu. Elle s’unit pour cela à l’Église du Ciel et à celle de la terre, invitant toutes les créatures de venir l’adorer et le bénir avec elle.

Pendant les Vêpres on doit chanter ou méditer les Psaumes, adorant les mystères qu’ils renferment, bénissant les perfections de Dieu qui y sont publiées, demandant les grâces que l’Église demande, et entrant dans tous les pieux sentiments qui sont contenus dans ces divins cantiques que le Saint-Esprit a lui-même inspirés, sans se laisser aller à l’ennui ou à l’assoupissement ni regarder de côté et de l’autre. On doit surtout renouveler son attention au commencement de chaque Psaume et au Gloria Patri, etc., ranimer sa dévotion, adorant en s’inclinant profondément les trois Personnes de la très sainte Trinité, et leur offrant tous les hommages et les adorations qui leur ont été rendues, qu’on leur rend, et qu’on leur rendra dans tous les siècles passés, présents, et à venir, selon ces paroles, Sicut erat in principio, et nunc et semper, et in sæcula sæculorum. Amen.

Comme l’orgue représente les neuf chœurs des Anges qui chantent la louange de Dieu dans le Ciel, on doit pendant qu’on la touche élever son cœur au Ciel et s’unir à ces esprits bienheureux pour bénir et louer Dieu, lui offrant toute la gloire, tous les hommages et les adorations que les Anges et les Saints lui rendent dans le Ciel.

 

PRIÉRE pour se disposer à assister aux Vêpres avec piété

Seigneur, je viens dans votre saint temple m’unir à toute l’Église, et surtout aux âmes les plus ferventes, pour y bénir votre saint Nom et pour y célébrer vos louanges, pour vous remercier de vos bienfaits et pour vous demander de nouvelles grâces avec une confiance d’autant plus grande que vous nous avez dit vous-même que si deux ou trois étaient rassemblés en votre nom vous seriez au milieu d’eux, et que si plusieurs s’accordaient sur la terre pour demander la même chose, elle leur serait accordée. Remplissez-moi, mon Dieu, d’un esprit de prière et de ferveur ; éloignez de moi toute pensée vaine et inutile : soutenez vous-même mon attention, afin que je ne me laisse

aller à aucune distraction volontaire ; purifiez mon cœur de toute attache et de tous désirs inutiles ; et embrasez-le de saintes affections. Faites, mon Dieu, qu’en chantant ou récitant ou méditant ces Psaumes avec l’Église, je sois animé des sentiments de cette tendre dévotion dont le saint Roi David était pénétré lorsqu’il les composait et qu’il les chantait. Faites que je puisse dire sincèrement avec lui : " Je bénirai le Seigneur pendant toute ma vie, et je célébrerai ses louanges jusqu’au dernier soupir ; je bénirai le Seigneur en tout temps et ses louanges seront toujours dans ma bouche. Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en toi bénisse son saint nom. Je chanterai des cantiques à la louange du Seigneur ; je publierai ses merveilles et ses grandeurs, et j’exalterai sa magnificence ".

 

VÊPRES DU DIMANCHE

[Suit le texte quasiment complet des Vêpres, en latin et français, en colonnes parallèles. Il comprend les psaumes 109 à 113, l’hymne Lucis Creator optime, et le Magnificat. Il est suivi des collectes des dimanches et de quelques fêtes. Nous omettons ces textes de l’ordinaire liturgique, mais nous repoduisons les introductions qui précèdent chaque psaume]

Ps 109 Dixit Dominus...

Ce Psaume annonce l’élévation de Jésus-Christ à la droite de son Père, son empire sur tous les peuples. Il fait aussi mention de sa génération divine et de son sacerdoce. Enfin il prédit la vengeance qu’il exercera au jugement dernier. Ainsi pendant qu’on chante le Psaume on doit, 1/ adorer Jésus-Christ dans sa Gloire, assis à la droite de son Père, triomphant de tous ses ennemis ; 2/ demander que Dieu humilie et confonde tous les ennemis de la religion ; 3/ admirer comment l’Église s’est établie et subsiste encore au milieu des persécutions ; 4/ adorer la génération divine du Fils de Dieu, qui a été engendré de la substance de son Père avant tous les siècles, puis son sacerdoce éternel, car Jésus-Christ, notre prêtre et notre victime, s’est offert pour nous sur la Croix. Il s’offre encore tous les jours sur nos autels sous l’espèce du pain et du vin selon l’ordre de Melchisédech, qui était le prêtre du Très Haut, offrant à Dieu du pain et du vin, qui étaient la figure de l’Eucharistie. Jésus-Christ exerce même dans le ciel cette fonction de prêtre en présentant continuellement à son Père la mort qu’il a soufferte pour son Église. 5/ On doit se représenter le jugement dernier, où le Seigneur au jour de sa colère brisera comme un roseau les rois, les princes, et les puissances qui se seront soulevés contre son empire et son Église, et où il jugera toutes les nations, remplissant tout de la ruine de ses ennemis, écrasant la tête des superbes, les humiliant jusqu’aux abîmes des enfers, et en élevant les humbles au séjour de la gloire du ciel.

XXX

 

Ps 110 Confiteor...

Ce Psaume est une louange de Dieu et une action de grâce des merveilles qu’il a opérées en faveur de son peuple et de son Église. C’est surtout dans ce Psaume qu’une âme fidèle doit ranimer dans son cœur le désir de louer Dieu, de le bénir dans tous ses ouvrages, et d’en exalter la magnificence, lui disant avec David, " Seigneur, je vous louerai de tout mon cœur dans la société des justes ". On doit donc, 1/ s’exciter et s’animer à louer Dieu par la présence et la vue des fidèles, qui s’assemblent dans l’église pour y venir célébrer les louanges du Seigneur. 2/ On doit adorer la conduite de Dieu dans toutes ses œuvres, en reconnaissant qu’elles sont toutes grandes, admirables, et pleines de sagesse, infiniment au-dessus de la pensée et du jugement des hommes, Dieu agissant, non pas selon nos vues et nos désirs, mais sa volonté divine à laquelle nous devons nous soumettre en tout. 3/ On doit honorer les perfections de Dieu dont il est fait mention dans ce Psaume, sa justice, sa clémence, et sa miséricorde, honorant sa justice en la craignant et sa miséricorde en s’y confiant ; 4/ se ressouvenir des bienfaits de Dieu pour l’en remercier, le bénissant surtout de nous avoir donné dans l’eucharistie la nourriture spirituelle de son corps et de son âme, en mémoire des mystères de sa mort et de sa passion, dans laquelle il a fait avec nous une alliance éternelle, abolissant l’ancienne loi pour en établir une nouvelle qui subsistera toujours ; 5/ admirer la sainteté de cette loi nouvelle en reconnaissant combien tous les préceptes de l’Évangile sont justes, saints, et pleins d’une sagesse toute divine ; 6/ témoigner à Dieu notre reconnaissance de ce qu’il a bien voulu nous envoyer un Sauveur, un Rédempteur, un Législateur, et demander à Jésus-Christ qu’il veuille nous appliquer les fruits de sa rédemption, qui sont toutes les grâces du salut ; 7/ adorer avec une sainte frayeur le saint nom de Dieu en prononçant avec un profond respect ces paroles : " Son nom est saint et terrible " ; 8/ demander le don de la crainte du Seigneur pour ne pas l’offenser, et le don d’intelligence pour comprendre tout ce qu’il demande de nous, et celui de la force pour le mettre en pratique.

XXX

 

Ps 111 Beatus vir...

Dans le Psaume précédent il est parlé de l’établissement de la loi divine, de la beauté de ses préceptes, dont l’intelligence contient la vraie sagesse ; dans celui-ci il est question de l’accomplissement de cette loi, et le Saint-Esprit nous fait voir que c’est dans l’exécution des commandements de Dieu que consiste le vrai bonheur de l’homme, et que tout les reste, soit richesses, soit plaisirs, n’est que pure vanité, et que toutes les choses du monde sont semblables à une feuille qui tombe des arbres ; que tous les vains projets des impies s’évanouissent, mais que les entreprises du juste et son souvenir subsistent à jamais. Ainsi pendant ce Psaume, 1/ on doit prendre une résolution ferme et sincère d’accomplir tous les commandements de Dieu avec joie, avec plaisir, avec ardeur, ou du moins avec fidélité et avec constance, et on doit en demander à Dieu la grâce. 2/ On doit exciter en soi un souverain mépris pour toutes les choses du monde, n’estimant que les richesses spirituelles de la grâce, et ne soupirant qu’après le bonheur de la gloire du Ciel. 3/ À l’occasion de ces paroles du quatrième verset, " La lumière a paru au milieu des ténèbres ", on doit demander à Jésus-Christ, qui est la lumière de monde, que comme il l’a éclairé par sa venue il veuille encore bien aujourd’hui éclairer par les lumières de sa grâce et par la voix des pasteurs de son Église, tant d’âmes qui sont dans les ténèbres de l’irréligion, de l’hérésie, ou dans l’ignorance des vérités du salut ou dans l’aveuglement du péché, et nous préserver ainsi de l’illusion d’une fausse piété ; 4/ mettre sa confiance en Dieu, s’appuyant sur le secours de sa grâce pour combattre sans relâche les ennemis du salut ; 5/ s’exciter à la charité envers les pauvres.

XXX

 

Ps 112 Laudate, pueri...

Ce Psaume est une exhortation que fait le prophète pour porter tous les peuples à louer Dieu dans la vue de sa grandeur et de sa gloire. Ainsi, entrant dans l’esprit de ce divin cantique, une âme qui est sincèrement touchée du désir de glorifier Dieu, sentant sa faiblesse et l’insuffisance de ses louanges et de ses services, invite tous les serviteurs de Dieu à venir le louer avec elle, et elle souhaite et désire avec la plus vive ardeur l’accomplissement de cette première demande de l’Oraison dominicale, " Que votre nom soit sanctifié ". Elle souhaite, dis-je, du fond de son cœur, que Dieu soit béni, loué, servi, aimé, adoré et glorifié de tous les hommes, dans tous les temps, et dans tous les lieux, dans les siècles passés, dans les siècles présents, et dans les siècles à venir dans toute l’étendue de l’univers, depuis l’orient jusqu’à l’occident, depuis le midi jusqu’au septentrion. Voilà le sentiment dans lequel on doit entrer pendant ce Psaume, et ce sentiment renferme un acte de a plus pure charité et du plus parfait amour de Dieu.

XXX

 

Ps 113 In exitu Israel...

Ce Psaume raconte les merveilles que Dieu a opérées pour tirer son peuple de la captivité d’Égypte. On doit pendant ce Psaume, 1/ remercier Dieu de ce qu’il nous a tiré de la captivité du démon et délivré de l’esclavage du péché, dont la servitude d’Égypte était la figure. 2/ On doit surtout faire attention à ce verset admirable, " Ne nous en donnez pas la gloire, Seigneur, mais donnez-la à votre nom ". On doit en méditant bien ces belles paroles reconnaître devant Dieu que c’est à lui que nous sommes redevables de tout, et ne nous glorifier de rien, ne nous attribuant que notre faiblesse et notre misère pour nous confondre et nous humilier. 3/ Nous devons adorer la Majesté suprême du seul vrai Dieu qui est dans le Ciel et qui dispose de tout comme il lui plaît ; et en déplorant l’aveuglement des païens qui adorent des idoles nous devons remercier Dieu de ce qu’il nous a fait naître dans la vraie religion où il est connu, servi, et adoré ; 5/ le prier de répandre ses bénédictions sur nous et sur tous les fidèles.

XXX

 

CAPITULE

XXX

 

HYMNE Lucis Creator optime...

XXX

 

CANTIQUE Magnificat

Ce Cantique admirable a été composé et prononcé par la sainte Vierge lorsqu’elle alla visiter sainte Élisabeth. C’est un acte de grâce du bienfait incomparable que Dieu lui fit en la choisissant pour être sa Mère.

Pour entrer dans les sentiments de ce divin Cantique et le chanter ou le réciter avec une dévotion convenable, 1/ représentons-nous la sainte Vierge devenue Mère de Dieu et portant Jésus-Christ dans son sein, qui, ravie et transportée de joie et d’admiration à la vue de la grandeur du mystère de l’Incarnation qui vient de s’opérer en elle, s’écrie dans un saint transport de la plus vive reconnaissance, " Mon âme glorifie le Seigneur ". 2/ Unissons-nous à elle pour le bénir et le remercier de ce bienfait incompréhensible, qui nous regarde aussi nous-mêmes, puisque c’est en notre faveur que Dieu l’a opéré, car c’est pour nous que le Fils de Dieu s’est fait homme. 3/ Félicitons la sainte Vierge de ce que Dieu a jeté les yeux sur elle et l’a choisie préférablement à toutes les femmes su monde pour être sa mère. Admirons l’accomplissement de sa prédiction ; reconnaissons avec joie que partout on l’honore et qu’on publie sa gloire et son bonheur ; présentons-lui tous les éloges et tout le culte que les âmes les plus dévotes lui ont rendus. 4/ Méditons et adorons les grandeurs du mystère de l’Incarnation, qui est le chef-d’œuvre de la toute-puissance de Dieu, l’abrégé de ses merveilles, et un ouvrage sans comparaison plus grand et plus excellent que la création du monde entier, par lequel la nature humaine et la personne humaine ont été élevées à la plus haute dignité qui soit possible, puisque la nature humaine que le Fils de Dieu a prise dans le sein de la sainte Vierge a été élevée jusqu’à la Personne divine à laquelle elle a été unie, et en qui elle subsiste, et la personne de la sainte Vierge a été élevée jusqu’à la qualité sublime de mère de Dieu ; et Dieu, tout-puissant qu’il est, ne peut rien faire de plus grand que ces merveilles d’élever la créature à rien de plus éminent. La sainte Vierge avait donc bien raison de s’écrier dans son admiration que " Dieu avait opéré en elle de grandes choses ". 5/ Nous devons aussi demander, suivant le reste du Cantique, que Dieu répande sa miséricorde d’âge en âge sur ceux qui le craignent, qu’il fasse éclater la force de son bras contre les impies de nos jours, qu’il dissipe les desseins des méchants, qu’il confonde l’orgueil des superbes, qu’il rassasie spirituellement et corporellement ceux qui ont faim, qu’il prenne soin de son Église, qui est désignée sous le nom d’" Israël son serviteur ", et qu’il accomplisse les promesses des miséricordes qu’il a faites en sa faveur.

XXX

 

14. ORAISONS DES DIMANCHES DE L’ANNÉE

Comme rien n’est plus beau ni plus élevé que les Oraisons de l’Église, qui sont et qui seront toujours le sujet de l’admiration des âmes pieuses, tant pour leur simplicité et leur onction que pour la grandeur, l’importance, et l’étendue des demandes qu’elles contiennent, de sorte qu’une seule Oraison renferme souvent tout ce qui est nécessaire au salut, on les a insérées toutes ici. On pourra réciter non seulement celle du temps, mais plusieurs autres selon sa dévotion.

XXX

 

F I N

 

Tables du Recueil

 

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