XXIX. LA CONDUITE DE M. JOBAL DANS SA CURE

Il fit une exhortation si touchante à sa prise de possession que tout le monde, et surtout les bonnes âmes, en furent pénétrés. Il protesta, et cela sincèrement, qu’il était disposé à tout sacrifier, ses biens, son repos, sa santé, sa réputation, et sa vie même pour le salut de ses ouailles, citant ces paroles de l’Apôtre, Impendam et superindendar ipse, qu’il se reproche, en m’écrivant à ce sujet d’avoir alléguées avec présomption sans avoir eu assez de connaissance du fardeau. Cependant il exécuta bien exactement et à la lettre ce qu’il avait promis, car dès le moment qu’il fut curé à Sainte-Ségolène, il ne se donna plus de repos. À peine avait-il le temps de respirer ! Il lui arrivait souvent d’interrompre un repas pour se prêter facilement à ceux qui avaient besoin de son ministère ou de ses avis. Son zèle s’étendait à tout. Que de peines, que de travaux, que de démarches, que de soins, que d’inquiétudes pour un pasteur vigilant qui veut entrer dans le détail de tous les besoins de sa paroisse et y subvenir, comme faisait M. Jobal. Aussi la vie qu’il a menée étant curé était un vrai martyre extérieur et intérieur, car outre les peines et les mouvements qu’il se donnait au-dehors pour réprimer les désordres et régler sa paroisse, les inquiétudes et les sollicitudes qui le dévoraient au-dedans lui étaient encore plus sensibles. C’était dans ces sentiments qu’il soupirait après sa chère liberté de vicaire et qu’il me disait aussi : " Je ne suis pas surpris que M... ait voulu quitter sa cure. Cependant il a bien fait de rester ". Oui, quand un prêtre est véritablement animé du zèle de la maison de Dieu, et qu’il a à cœur le salut des âmes qui lui sont confiées, qu’il se livre comme il doit à toutes les fonctions de son ministère, qu’il prend part, par conséquent, à tous les maux, à tous les désordres qui se passent sur la paroisse, qu’il cherche et qu’il emploie des moyens pour y remédier, il est sujet à tant de peines, d’afflictions, d’amertumes, de contradictions, de déboires, qu’il serait tenté de la quitter si l’ordre de la Providence qui l’y a placé ne l’y tenait attaché et fixé. Malheur donc à ceux qui vivent dans le repos et la tranquillité, et cette fausse paix qui ne leur vient que de leur lâcheté à tout permettre et à souffrir le désordre, sans avoir la force ni le courage de s’y opposer, comme Dieu leur reproche par la bouche de son prophète : Et non stetistis ex adverso, et ailleurs : Et curabunt contritionem filiæ populi mei dicentes pax pax, et non est pax.

Malheur encore à ceux qui ne s’appliquent qu’à régler l’extérieur d’une paroisse pour sauver les apparences, pour s’attirer la réputation de zélé ministre devant les hommes, sans reformer les désordres secrets, et sans procurer le bien intérieur des âmes. Qu’ils pénètrent dans le fond de leur conscience, fonde parietem, et ils verront dans les âmes mêmes qui leur paraissent bien réglées à l’extérieur des abominations secrètes, Et videbis abominationem. Qu’ils entrent dans le détail des maisons, des familles, qu’ils s’appliquent à connaître chacune de leurs ouailles en particulier - vocat eos nominatim -, et ils verront partout bien des désordres à réformer. Saint Vincent de Paul, ayant fait une mission dans un village où celui des habitants qui paraissait le plus réglé, le plus pieux, s’étant adressé à lui en confesse, avoua qu’il eût été perdu pour jamais sans le secours de ce saint, parce qu’il ne s’était jamais confessé de certains péchés secrets qu’il lui avait fait déclarer. Qu’il y a d’âmes dans le même cas, surtout dans les campagnes ! Que les pasteurs entrent dans le secret des consciences pour en pénétrer les plis et les replis, et qu’ils s’appliquent encore bien plus à purifier le dedans qu’à régler le dehors. Qu’ils entrent dans le détail, et qu’ils s’attachent à connaître chacune de leurs ouailles en particulier, vocat eos nominatim. Qu’ils examinent ce qui se passe dans chaque maison, dans chaque famille, et ils trouveront bien des ignorants à instruire, des dissensions à apaiser, des réconciliations à faire, des contrats usuraires à casser, des biens d’autrui à restituer, des abus de toutes espèces à réformer, et mille bonnes œuvres à faire, et nombre de saintes pratiques à établir. Encore une fois, quand on veut entrer dans tous les détails, comme faisait M. Jobal, on sent la pesanteur du fardeau. Omne angelicis humeris formidandum, hæc dicit Dominus Deus, pastoribus qui pascebant semetipsos... Nonne greges a pastoribus pascuntur... Lac comedebatis, lanis operiebamini, et quod crassum erat occidebatis, gregem autem meum non pascebatis. Quod infirmum fuit non consolidastis, et quod abjectum est non reduxistis, et quod pærierat non quæristis, sed cum auctoritate imperebatis et cum potentia, et dispersæ sunt oves meæ eo quod non esset pastor, et facta sunt in decorationem omnium bestiarum agri et dispersa sunt.

XXX. QUELS FURENT LES PREMIERS SOINS DE M. JOBAL

ÉTANT CURÉ DE SAINTE-SEGOLÈNE

Son premier soin fut d’aller se prosterner aux pieds des autels, pour adorer les desseins de Dieu dans les choses que la Providence venait de faire de lui pour le placer dans cette cure, pour l’en remercier et aller se confier lui-même avec son troupeau à Jésus-Christ, le souverain pasteur des âmes, qu’il conjurait de vouloir bien en cette qualité prendre soin de toutes ses ouailles, et lui représentant sa faiblesse et son insuffisance, et le priant de vouloir bien tout faire par lui-même - Dominus ipse faciet -, demandant, comme il m’écrivait, que ses péchés ne soient pas un obstacle aux grâces que le Seigneur avait dessein de répandre sur sa paroisse, afin que tout se fît selon la volonté divine, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes qu’il venait de confier à ses soins.

Il n’arrive que trop souvent dans ces rencontres qu’on pense d’abord à ses propres intérêts. Omnes enim quæ sua sunt quærunt, non quæ Jesu Christi. On s’occupe de sa maison, de ses ameublements. En un mot, on commence par soi-même, par tout ce qui peut contribuer à son bien-être. Mais lui, animé de sentiments tout opposés, oublia totalement ses intérêts pour ne penser qu’à ceux de Dieu et de ses paroissiens. Il fit faire des ornements, fit raccommoder la toiture de son église, fit faire un soleil, et se proposait de faire faire un autel et un tabernacle. - Domine, dilexi decorem domus tuæ -. Pour la sienne, il la laissa dans le pitoyable état où il l’avait trouvée. Cependant, forcé d’y faire quelque réparation, il voulut les faire à ses frais, pour montrer à ses paroissiens qu’il ne voulait leur être à charge en rien, et qu’il cherchait leur salut et non pas leurs biens. Non quæro vestra sed vos.

Il s’appliqua d’abord à connaître parfaitement sa paroisse, entrant dans un détail extrême, surtout afin de voir de quel côté il devait tourner son zèle. Et ce qui en fit un des premiers objets, ce fut l’instruction des enfants, qui lui tenait entièrement à cœur. On sait avec quelle assiduité, avec quelle netteté, quelle clarté il faisait lui-même le catéchisme. Il instruisait surtout sur l’essentiel de la religion, sur les principaux mystères qu’il développait parfaitement bien, rendant les choses les plus difficiles à la portée des plus stupides par la clarté de ses explications. Il avait un plaisir singulier d’entendre les enfants répondre sur la doctrine chrétienne. Il ne se fut jamais lassé de les écouter. C’était la seule récréation que nous lui pouvions procurer, et il disait qu’il n’assistait jamais à un bon catéchisme sans y apprendre quelque chose de nouveau. Il ne se contentait pas d’instruire et de former la jeunesse par lui-même ; il cherchait de tous côtés de bons maîtres et de bonnes maîtresses d’école. Il payait pour les pauvres ; il avait dessein, comme je l’ai déjà dit, d’établir deux écoles dans sa paroisse, une pour les garçons et l’autre pour les filles, afin, disait-il, qu’ils fussent plus à sa portée pour les visiter et les instruire par lui-même et qu’ils entendent la voix du pasteur. On ne saurait dire combien il prenait de soin pour les élever à la piété et les disposer à la première communion, et combien il prenait de mesure pour n’y admettre que ceux qui en fussent dignes. Et il en admettait très peu, n’ayant nul égard aux sollicitations.

Il se proposait même de travailler à la conversion des juifs, parce qu’ils étaient sur sa paroisse. Mais comme il était extrêmement prudent, il ne voulait entreprendre cette bonne œuvre que dans son temps. " Je vois bien ", me disait-il, " que quand même ce fruit serait de bonne nature il n’est pas encore mûr. Quand ma jeunesse sera formée et ma paroisse édifiée et renouvelée... ". On ne saurait dire combien il a empêché de maux et réformé d’abus dans le peu de temps qu’il a été curé à Sainte-Ségolène. Il a aboli l’indécence et l’immodestie des quêteuses ; il a fait célébrer l’office divin avec beaucoup de gravité et de majesté, car il ne concevait pas qu’on peut se hâter et se précipiter dans la célébration de nos divins mystères. Il trouvait que je disais la messe avec trop de vitesse et sans assez de gravité et de dévotion. Il avait été charmé de voir que Navarre réfutait les raisons qu’on alléguait pour se hâter en célébrant, pour se conformer à la faiblesse de ceux qui y assistaient. Aussi on n’a vu personne de nos jours célébrer et faire les fonctions du ministère avec tant de majesté et de décence que lui, quoiqu’il eût aussi un peu d’égard à la faiblesse des assistants, mais sans préjudice à la décence du culte divin.

Il a empêché un très grand nombre de sacrilèges par ses avis particuliers, car quand il exhortait une personne à se convertir, à changer de conduite, à se confesser, il avait grand soin de lui dire qu’elle se gardât bien d’approcher de la sainte table, qu’il serait bien surpris et bien scandalisé de la voir communier dans l’état déplorable où elle était, et qu’il fallait auparavant de recevoir un si grand sacrement réparer ses désordres par une sincère pénitence. Faute de cette précaution il arrive souvent qu’en invitant un pécheur de s’approcher des sacrements on lui donne occasion de faire des sacrilèges, comme cela m’est arrivé à moi-même. Il a empêché la lecture de bien des mauvais livres, qu’il a fait brûler, de même que des tableaux indécents.

Quand il voyait des malades, quoiqu’il ne les eût pas confessé il s’informait si leur conscience était en bon étant s’ils étaient instruits, s’ils n’avaient point de restitutions à faire ou de réconciliations, s’ils avaient fait de bonnes confessions, de bonnes communions, s’il ne leur fallait pas faire de confession générale pour réparer les précédents, s’ils étaient en état de faire des aumônes, comment ils réglaient leur maison, s’ils avaient soin de leurs domestiques. Dans toutes ces perquisitions M. Jobal trouvait du bien à faire et du mal à corriger et à réparer. Il empêchait les mauvais commerces et les désordres au péril de sa vie même, qu’il a souvent exposée en de pareilles occasions. On m’a même écrit, après sa mort, qu’il avait failli plusieurs fois perdre la vie si la Providence ne l’eût conservé dans ces dangers, qu’un soldat était près de le percer de son épée si on ne lui eût retenu le bras. Il faut avoir bien de la vertu, de l’amour de Dieu, pour s’exposer ainsi de propos délibéré à la mort pour empêcher le mal, et cela, comme je l’ai déjà remarqué, non pas par l’ardeur d’un tempérament vif et bouillant, mais par pur zèle et par la seule vue et le seul désir d’empêcher l’offense de Dieu et la damnation éternelle.

XXXI. DE LA RÉSOLUTION OU IL ÉTAIT

DE NE JAMAIS QUITTER SON BÉNEFICE

C’est une grande tentation pour certains ecclésiastiques que le désir de quitter son bénéfice, sous prétexte de faire plus de bien ailleurs. On en voit plusieurs occupés de cette pensée, qui les trouble, les inquiète, et leur occasionne bien des idées vaines et chimériques, qui sont pour eux la source de mille distractions, et n’est propre qu’à leur inspirer du dégoût pour leurs devoirs actuels, et à leur faire négliger le bien présent et réel sous prétexte d’un bien futur et imaginaire. Souvent c’est une passion cachée qui est le principe de tous ces vains désirs ; c’est une ambition qui veut toujours monter plus haut ou une immortification qui veut se débarrasser d’une peine pour être ailleurs plus à son aise, ou souvent encore une légèreté, une inconstance, qui fait qu’on aime le changement, n’étant bien que là où l’on n’est pas.

M. Jobal était si éloigné de tout cela qu’il était absolument déterminé de finir ses jours dans le poste où la Providence l’avait placé, quelque fût celui qu’on lui eût pu procurer. Il y avait toute apparence qu’il serait bientôt nommé à un canonicat de la cathédrale ; mais il nous a protesté qu’il ne l’accepterait jamais, et qu’il ne quitterait point sa cure pour tous les bénéfices du monde, parce qu’il était assuré que c’était Dieu qui l’y avait placé, et que cette considération d’y être par ordre de Dieu lui était plus consolante et faisait sur lui plus d’impression que toutes les autres considérations qu’on eût pu lui alléguer. Et je suis si assuré que ses dispositions intérieures étaient telles qu’il nous le déclarait que je pourrais presque en prendre Dieu à témoin.

XXXII. DE SON GRAND DÉTACHEMENT À L’ÉGARD DE SA FAMILLE

Outre l’inclination naturelle qui nous attache à nos parents si M. Jobal eût suivi ces affections de la chair et du sang, il eut les motifs les plus engageants et les plus attrayants pour s’attacher à sa famille, pour vivre dans son sein et jouir avec elle de tous les avantages humains, compagnies, repas, société, commodités. Mais l’esprit de mortification qui l’animait et qui lui faisait mener une vie toute opposée à la nature le tenait en garde contre tous ces agréments auxquels la nature n’est que trop portée à se livrer. Il se privait constamment de tout cela. Il voyait rarement ses parents, mangeait aussi fort rarement chez eux. Il ne les voyait que lorsque la nécessité, la piété, l’exigeait. Et loin d’épuiser son cœur dans des affections naturelles à leur égard, il tournait toute sa tendresse vers les âmes pieuses et chrétiennes. C’étaient celles-là qui lui étaient véritablement chères, et pour qui il avait des entrailles de père. Quomodo cupiam vos in visceribus Christi.

C’étaient les âmes, quelque étrangères qu’elles lui fussent selon les lois de la nature, qui lui tenaient lieu de père, de mère, de frères, de sœurs, et de tout. - Qui fecerit voluntatem patris mei, hoc frater meus et soror et mater est -. On ne saurait croire combien ce détachement est nécessaire à un ecclésiastique. Car s’il s’attache à ses parents, son cœur étant rempli de tendresse et d’affection pour eux, il n’aurait que de l’indifférence pour les autres et son zèle serait beaucoup ralenti, outre tous les autres maux qui résultent de cette affection charnelle, comme une vie humaine, naturelle, sensuelle, perte de temps à leurs compagnies, inquiétudes, chagrins, tristesses sur tout ce qui leur arrive de disgracieux, joies vaines sur leurs prospérités et leur élévation, projets de démarches pour les placer avantageusement, pour les enrichir, et souvent la détraction que l’on fait des biens ecclésiastiques, que l’on dérobe pour ainsi dire aux pauvres en leur faveur, selon la remarque du concile de Trente : Ne res ecclesiasticas quæ Dei sunt consanguineis donent [Concile de Trente, session 25, décret sur la réforme générale de l’Église, ch. 1 (COD]. Voilà pourquoi le saint concile exhorte avec toute l’ardeur de son zèle les ecclésiastiques à renoncer à cette affection charnelle envers leurs parents, qui est la cause de tant de maux dans l’Église : Imo quam maxime potest monet ut omnem humanum hunc erga fratres, nepotes, propinquosque carnis affectum, unde multorum malorum in ecclesia seminarium extat, penitus deponant.

Je ne sais comment, après avoir vu ce que ce saint concile enseigne dans ce chapitre touchant la frugalité, la simplicité, et la modestie ecclésiastique dans les meubles, les repas, etc., on peut encore disputer et contester tout cela, après que l’Église en a parlé d’une manière si claire.

M. Jobal eut donc un soin extrême de mortifier l’inclination naturelle qui nous attache à nos parents. Il se privait constamment de tous les agréments qu’il eût pu en avoir, pour ne donner ses soins, ses attentions, ses affections dans toute leur étendue qu’à ses enfants et à ses frères spirituels. Craignant d’y être trop avantageusement, il préféra de demeurer seul à Sainte-Ségolène et à Saint-Simplice, où il se faisait apporter à manger. Il élevait un enfant qu’il destinait et formait à l’état ecclésiastique, qui lui faisait la lecture pendant ses repas. Voilà quelle était sa manière de vivre, tout à fait ecclésiastique, retirée et séparée du monde, aimant la retraite, la lecture et l’étude, et employant toujours son temps utilement.

Enfin, ce qui prouve combien il était détaché de sa famille, c’est qu’il avait donné son patrimoine aux pauvres par son testament, sans rien laisser à ses parents parce que, disait-il, ils n’avaient besoin de rien, au lieu qu’on voit des ecclésiastiques mourir sans avoir d’autre consolation que celle de laisser quelque chose à leurs parents. Voilà quelquefois la seule chose qui les occupe, qui les affecte en ce terrible moment. Quelle frivole, quelle fade consolation ! Elle est digne des sentiments de ceux qui n’ont de goût que pour les choses de la terre.

 

LETTRE À L’AUTEUR

TOUCHANT LA VIE ECCLÉSIASTIQUE DE M. JOBAL

" Mon cher ami,

Je vous suis bien obligé des bonnes choses que vous m’avez envoyées, où j’ai trouvé clairement marqué bien des fautes que je commets très souvent dans les fonctions du saint ministère, que j’entrevoyais à la vérité et que je me reprochais, mais qu’un défaut de lumières ne me laissait pas démêler d’avec les apparences du bien que je me figurais. Je vois surtout que j’ai perdu bien du temps. J’espère me corriger lorsque je serai libre de mes passions, que je regarde comme la source de ces défauts : timidité, respect humain, mauvaise crainte de gêner mes pénitents, trop de ménagement sur leur sensibilité, mais surtout défaut d’assurance dans le jugement. Je crains le confessionnal plus que je ne le craignais la première fois que j’y suis entré. Cependant je travaille à vaincre ma timidité et ma crainte pour déplaire aux pénitents. Vous avez fort raison de dire que les curés, même ceux qui passent pour zélés, doivent se défier du respect humain, même dans les villages. On craint de perdre la confiance de ses paroissiens, mais c’est une confiance purement naturelle ; et cette crainte fait qu’on agit contre sa conscience et contre son sentiment intérieur, qui ne serait plus obscur, mais clair et lumineux si on avait le cœur pur. Mon Dieu, qu’il faudrait être parfait pour bien s’acquitter du ministère !

 

FIN de la Vie de M. Jobal, curé de Sainte-Ségolène, écrite l’an 1774, le 30 janvier.

 

ADDITIONS

 

Tables de la Vie de M. Jobal

 

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