IMITATION DE MARIE 

 

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Nous allons réciter ces trois salutations à l’honneur de la vie que la sainte Vierge a mené depuis l’Ascension de Jésus-Christ pour honorer sa mort, son assomption, son entrée glorieuse et son couronnement dans le ciel où elle réjouit l’Église triomphante et intercède pour l’Église militante et souffrante.

Notre Père...

 

1° Considérez que les Apôtres après avoir reçu le Saint-Esprit s’étant dispersés parmi les différentes nations du monde pour annoncer l’évangile, la sainte Vierge se retira à Éphèse, ville de l’Asie mineure, où elle demeura avec saint Jean l’évangéliste à qui le Sauveur l’avait confiée. Comme elle faisait toujours de nouveaux progrès dans la vertu, puisque le bon usage qu’elle faisait de la grâce lui méritait à chaque instant une augmentation de grâce et de charité, il est impossible de dire combien les lumières dont son esprit était éclairé furent éclatantes. Il est impossible de concevoir quelle fut la sublimité de ses oraisons, de ses contemplations, de ses intimes communications avec Dieu. Il est impossible de dire quelle fut l’excellence de cette vie toute divine, toute surnaturelle, qu’elle menait. Il ne paraissait peut-être rien d’extraordinaire au-dehors ; mais tout consistait dans l’intérieur, dans les sentiments divins que le Saint-Esprit lui inspirait, dans l’ardeur de la charité qui la consumait, dans un souvenir continuel de la Passion du Sauveur, qui était si profondément gravée dans son esprit et dans son cœur qu’elle lui était toujours présente devant les yeux ; et cette vue continuelle de la Passion de Jésus-Christ renouvelait sans cesse les douleurs de sa compassion. Offrons encore spécialement à Dieu cette vie si sublime et si admirable que la sainte Vierge a mené sur la terre, et puisqu’elle nous est incompréhensible en ce monde, demandons d’en voir les charmes et les beautés dans le Ciel. Prions aussi cette divine Mère de nous obtenir la grâce de méditer sans cesse le Mystère de la Passion de Jésus-Christ. Félicitons le Disciple bien-aimé du bonheur qu’il a eu de vivre et de converser avec la Mère de Dieu, de célébrer nos Mystères en sa présence et de la communier de sa main. Demandons d’entrer en société, en union, avec la Mère et le Fils naturel et le Fils adoptif.

Je vous salue...

 

2° Considérez que, le temps de la vie mortelle de la sainte Vierge étant accompli, ses vertus et ses mérites étant à leur comble, elle mourut par la violence de son amour plutôt que par celle de la maladie. Ce fut le désir d’être unie à son Fils qui sépara son âme de son corps, qui fut aussi enlevé au Ciel et placé à la droite de Jésus-Christ sur un trône de gloire, et de plus l’éleva après celui de Dieu, bien au-dessus des Chérubins et des Séraphins. Elle fut couronnée comme la Reine du Ciel et de la terre. Elle fait la joie des Anges et le bonheur des Saints. Elle est le secours des Chrétiens, la consolation des âmes du Purgatoire. Réjouissons-nous de ce haut degré de gloire que la Père de Dieu possède dans le Ciel. Applaudissons à son éminente dignité. Prions-la de daigner jeter du haut de son trône un regard de miséricorde sur nous qui gémissons dans cette vallée de larmes et de misères, et qu’après l’avoir priée, honorée et aimée en cette vie nous ayons le bonheur de la voir dans la gloire avec son Fils.

Disons à cette intention la prière que l’Église récite à son honneur.

Je vous salue...

 

3° Considérez que comme Jésus-Christ à la veille de sa mort fit son testament et nous donna son corps, son sang et ses mérites dans l’eucharistie comme gage de son amour et pour être notre héritage, la sainte Vierge à son imitation légua ses mérites aux Apôtres et aux Prêtres pour les communiquer aux fidèles, de sorte que le Prêtre, après avoir donné au pénitent l’absolution de ses péchés, lui fait au nom de l’Église l’application des mérites de la sainte Vierge [En effet la formule de l’absolution avant les réformes liturgiques de Paul VI se terminait sur la prière suivante : Passio Domini Nostri Jesus Christ, merita beatæ Mariæ Virginis et omnium sanctorum, quidquid boni feceris et mali sustinueris, sint tibi in remissionem peccatorum, augmentum gratiæ, et pignum vitæ eternæ. Amen]. Elle savait sans doute, puisqu’elle avait l’esprit prophétique, ce qui arriverait dans l’Église, surtout sur ce qui concerne son culte ; elle l’a même prédit expressément dans son Cantique, où elle annonce que toutes les générations publieront ses louanges. Prions donc cette divine Mère de nous enrichir de ses mérites, de couvrir nos vices de ses vertus, et de suppléer par son abondance à notre misère et à notre pauvreté spirituelle.

Je vous salue...

 

OFFRANDE GÉNÉRALE DE TOUTE CETTE PRIÈRE

Recevez, Seigneur, ce chapelet que nous vous offrons par les mains de la très sainte Vierge. Nous vous prions de nous accorder par son intercession toutes les grâces que nous vous y avons demandées. Nous nous unissons à tous les Docteurs de l’Église qui ont célébré ses louanges, à tous les saints et à toutes les saintes âmes les plus ferventes dans son culte. Nous réunissons tout ce qu’on a jamais dit, écrit, à son honneur. Nous y adhérons, nous voudrions même enchérir, s’il nous était possible, sur tout ce qu’on a fait pour sa gloire. Nous la reconnaissons comme la Mère de Dieu et la Mère des fidèles, l’Avocate des pécheurs, la consolation des affligés, l’aide des chrétiens. Nous nous consacrons tout à elle. Nous voulons l’aimer et honorer d’un culte spécial, inférieur à celui que nous devons à Dieu, mais supérieur à celui de tous les Saints. Nous célébrerons ses Fêtes avec joie et piété. Nous tâcherons d’imiter ses vertus, surtout son humilité, sa charité et sa chasteté. Nous ferons nos efforts pour étendre son culte jusqu’aux extrémités de l’univers, s’il nous était possible. Nous la ferons respecter et honorer par tous ceux qui nous sont soumis.

Voilà, ô Vierge sainte, les résolutions que nous prenons aujourd’hui au pied de vos autels. Daignez les bénir, les confirmer. Obtenez-nous la grâce d’y être fidèles jusqu’au dernier soupir de notre vie, et le bonheur de célébrer votre gloire dans le Ciel après avoir célébré vos louanges sur la terre. Et suivant l’avis de saint Bernard, nous nous prosternons aujourd’hui à vos pieds que nous embrassons avec tendresse et respect, les arrosant de nos larmes. Et nous ne vous quitterons pas, Vierge sainte, Mère de miséricorde, après Dieu notre unique espérance, nous ne vous quitterons pas que vous ne nous ayez donné votre sainte bénédiction, et que vous nous ayez obtenu l’effet de nos demandes.

Gloire au Père...

Comme cette prière est trop longue pour être récitée tout à la fois, on pourra la diviser selon les temps et les circonstances.

 

Table de l'Imitation de Marie

 

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