Lettre à M. le doyen de Fénétrange
Note de léditeur
Cette lettre date du vicariat de Jean-Martin Moye à la paroisse Saint-Victor. Elle semble avoir été écrite à la hâte : le texte est presque sans ponctuation, et il manque certainement un mot dans la dernière phrase (après "de votre"). Moye envisage un apostolat en vue de convertir les " luthériens " de Fénétrange. On ne sait si Moye reçut du curé une réponse et la note demandée. En tous cas, il ne se consacra pas à la conversion de ces protestants. Notons quau cimetière de Fénétrange se trouvent encore des pierres tombales de lépoque, lesquelles portent linscription, Soli Deo Gloria, ce qui suggère des réformés (calvinistes), et non des luthériens. Remarquons aussi que Jean-Martin ne met pas de trema à son nom de famille, comme il le fera plus tard pour éviter quon lappelle " moi ". Loriginal de cette lettre est conservé aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle à Nancy
(Série G, n.969).G.T.
Monsieur,
Vous mavez fait lhonneur de me dire il y a quatre ans que lon pourrait convertir les luthériens de Fénétrange et des environs si lon voulait sen donner la peine et si le Roi accordait quelque gratification à ceux qui embrasseraient la Religion catholique. Jai proposé ce projet à Messieurs les Grands Vicaires. Ils ne lont point désapprouvé et ils mont fait espérer quils en parleraient à Son Excellence et que je navais quà leur en donner une note. Pour la faire plus exactement je vous prie de vouloir bien me marquer quels moyens lon pourrait prendre pour faciliter la conversion de ces hérétiques, quelle gratification le Roi pourrait leur faire, quel est leur nombre, en quelle langue on pourrait leur prêcher, combien il faudrait de prêtres, enfin tout ce qui peut contribuer à donner une parfaite connaissance de létat du mal présent et des remèdes dont on pourrait se servir pour le guérir. Toute cette affaire est un objet bien digne de votre zèle, de votre..., et de vos prières auxquelles je me recommande. Jattends votre réponse incessamment.
Monsieur, jai lhonneur dêtre avec respect votre très humble et très obéissant serviteur
De Metz, ce 30 juillet 1757
Moye, vic. de St-Victor